/Christian Noorbergen/
...Robert Sobocinski emprisonne les millénaires. Il vient de très loin, et de très haut. Dans son art de sombre magie et de lourde possession, il part de trames élémentaires, puis jette la clef des codes. Parfois rampantes et sinueuses, parfois élancées et verticales, les formes se brouillent et se pénètrent. Elle oublient la voie tracée, elles emportent le spectateur vers de dérangeantes et sidérantes voies d'incertitude. ...
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/Lydia Harambourg/
D'origine polonaise, Robert Sobocinski organise à Paris ca cinquième
exposition. D'essence baroque, sa sculpture développe une
ligne en constante métamorphose. Minérale, florale ou
organique, elle génère une troublante efflorescence
anthropomorphe. Tour à tour lianes et tentacules, les lignes
s'emparent de l'espace à partir d'un mouvement
centrifuge à l'écuote d'un imaginaire ardent. ...
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/Françoise Monnin/
Tu aimes aussi “saisir le moment où
l’amorphe devient figuratif”. Aussi, nul mieux que le
bronze en fusion, dont tu organises les coulées, correspond à
ton refus de la permanence.
Les hommes n’ont pas trouvé le bronze. C’est le bronze qui
les a trouvés”, crois-tu. Il est vrai que la puissance de ton
matériau privilégié prend une grande place dans ton univers.
Partenaire à part entière, tu l’écoutes. Tu
l’accompagnes autant que tu le guides. “La
nature du bronze, physiquement, est de faire masse. En l’en
empêchant, l’esprit produit la forme. La sculpture. Mais
contrôler absolument le métal, cela signifierait aboutir à
l’Apollon, au poli, au décoratif. La contrôler un peu
moins, c’est conserver un dialogue”. ...
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/Gérard Barrière/
Robert Sobocinski est, à mon sens, le seul artiste capable de
nous faire aujourd'hui des Rodin en lambeaux, des effilochages
d'airain. Ce bronze, à priori l'une des matières les
plus denses et massives qui puissent être, il sait l'effranger,
le déchirer, l'écorcher, le dilacérer même minutieusement et
violemment tout à la fois. Ses dieux, ses héros, ses démons
sont d'une anatomie tout entière de cicatrices et
d'égratignures. Avec lui, dès le premier regard, le volume est
aussitôt arrosé d'acide, rongé jusqu'à son incertaine et
tremblante moëlle. Sculpture, ici, grignotée par l'espace pollué
de nos pluies acides et de nos larmes amères. En nos temps de
vide, pour que nos idoles soient évidentes,il importe qu'elles soient
évidées. Et Robert, avant tout, et presque unique en son genre est un
sculpteur qui travaille par le vide....
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/Alain Macaire/
Inévitable
conséquence d’une imagination libérale et pragmatique qui a substitué le
consensus au sens critique, l’art d’aujourd’hui joue dangereusement sur
les limites du non-être, et de l’indétermination. Figure nietzschéenne á
l’entrée d’une galerie de miroirs (...)
La forme
ne se raconte pas pour être identifiable à une forme réalité ; tuote
ressamblance est déréglée par un autre atavisme, par une autre loi de
l’evolution des espéces , et de la matiére. Rien ne
nous est cependant tout à fait étranger, ni indifférent, mais le monde
de connaissance paraît associer, sans distinction, tous les règnes de la
vie. La monumentale Spirale, bronze déchiqueté à l’extrême,
semble avoir trouvé une force végétale pour s’extraire (...)
Les bustes
d’hommes : Icare, Etranger, Revenant, ne sont plus que des
entrelacs de bronze, ulitme mémoire d’une chair désormais exangue, mais
à laquelle l’espace paraît redonner une nouvelle respiration ... Qui
aurait cru que ces corps victorieux de leur propre mort soient faits de
la même étoffe que l’imaginaire ? (...)
Lors de
cette recherches créatrice qui tente de rapprocher des formes étrangères
ou séparées de la nature, le sculpteur veut engendrer ses propres
formes, ré inventer un absolu pour restituer les formes universelles et
mythiques de la nature. Le mythe de la licorne rôde dans cet atelier de
métallurgie...
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/Françoise Monin/
Inspiration, élévation : telles pourraient
être les premières définitions de µoeuvre de Robert Sobociñski, qui fait
tourbillonner les formes qu´il invente, jusqu´à faire oublier la densité
du bronze qui les constitue. Son étonnant univers évoque celui des
cocons après µenvolée des papillons, celui des mues, du placenta.(...)
Le bronze coulé à la cire perdue par Robert Sobociñski conserve
µempreinte ïun corps qui s΄est libéré de sa pesanteur terrestre, pour
s΄en aller rejoindre le bal des esprits.
Stimulante, mélancolique,
la forme qui nous est donnée à voir est fondamentalement une mémoire de
corps, un souvenir du travail accompli, une allégorie du travail
nécessaire, prélude à toute forme ïaccomplissement.Robert Sobociñski incarne
des évasions réussies.
(„Transis d’aujourd’hui”
– Bar-le-Duc, 2000)
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