D'origine
polonaise, Robert Sobocinski organise à Paris ca cinquième
exposition. D'essence baroque, sa sculpture développe une
ligne en constante métamorphose. Minérale, florale ou
organique, elle génère une troublante efflorescence
anthropomorphe. Tour à tour lianes et tentacules, les lignes
s'emparent de l'espace à partir d'un mouvement
centrifuge à l'écuote d'un imaginaire ardent.
Le dialogue est reconduit d'une sculpture à l'autre, dans une
continuité formelle qui se renouvelle. Sobocinski travaille mû
par une intuition, qui le conduit à mettre en action un
univers métaphorique dont il aime souligner l'ambivalence.
Abstraire et figurer n'est pour lui pas contradictoire. Qu'il
s'agisse des deux versions du Démon, de la Danse
ou de L'Envol, l'apparence humaine impose son
empreinte. Des membres s'ébauchent sur un corps tronc, axe
structurel autour duquel jaillissent des formes biologiques. Si ses
sculptures récentes se déploient dans une vrille
ascensionnelle propre à l'artiste, son lyrisme s'est
tempéré au profit d'un enracinement, qui tend à
conjurer la lutte avec l'appel puissant de l'apesanteur.
Fondus dans son atelier de Poznan, les bronzes à la cire perdue sont
anoblis par des patines dont Sobocinski connaît tous les
secrets alchemiques. Ils gardent les pressions du combat avec la
matière et les conquêtes sur sa brutalité
originelle, pour conjurer le temps.